Page:De Scudery - Eudoxe, tragi-comédie, 1641.djvu/41

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En vain sa cruauté me retient en prison ;

En vain il m'interdit le fer et le poison ;

En vain tant de malheurs secondent son envie ; [675]

Je sortirai de tout, en sortant de la vie.

Vous qui tenez le jour, et du ciel, et de moi ;

Si je le perds ici par la fureur d'un roi,

Apprenez à combattre avec les destinées,

Et n'oubliez jamais ce que vous êtes nées : [680]

Témoignez au tyran qui règne en cette cour,

Qu'on vous mit dans la pourpre, en vous mettant au jour,

Et malgré la rigueur du joug qui vous oppresse,

Que vous êtes du sang des empereurs de Grèce :

Et qu'enfin votre père obtint du genre humain, [685]

Et le nom de César, et l'empire romain.

Placidie

Que votre majesté, s'il lui plaît, se console ;

Cette vertu sublime, apprise en son école,

Ne permettra jamais à nos jeunes esprits

De la perdre de vue, au sentier qu'elle a pris. [690]

Eudoxe

Oui nous voulons l'aimer, oui, nous la voulons suivre,

Et soit que votre cœur veuille mourir ou vivre,

Qu'il conserve la vie, ou qu'il coure au trépas,

Madame, assurez vous que nous suivrons vos pas.