Je ne vis que par toi :
Mais c'est trop différer l'aise qui me transporte.
Arrête encor un coup.
Gardes, rompez la porte.
Barbare souviens-toi que je m'en vais mourir,
Et que j'ai dans la main de quoi me secourir : [1330]
S'en est fait, il le faut ; ô bienheureuses flammes,
Venez perdre nos corps, et conserver nos âmes.
Dieu qu'est-ce que je vois, le feu brille partout,
Il gagne ce palais, de l'un à l'autre bout ;
Vite, que chacun coure, et qu'on tâche d'éteindre [1335]
Ce brasier dévorant, et que je dois tant craindre.
Que de tous les côtés on coure promptement ;
Au feu, soldats au feu, montez en un moment :
Entrons amis entrons, s'il est possible encore :
Le feu les enveloppe, et le feu les dévore, [1340]
Ciel je les vois périr, ciel je les vois brûler ;
Et la flamme qui sort, me force à reculer :