Page:De Scudery - Eudoxe, tragi-comédie, 1641.djvu/80

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Genseric

Je ne vis que par toi :

Mais c'est trop différer l'aise qui me transporte.

L'impératrice

Arrête encor un coup.

Genseric

Gardes, rompez la porte.

L'impératrice

Barbare souviens-toi que je m'en vais mourir,

Et que j'ai dans la main de quoi me secourir : [1330]

S'en est fait, il le faut ; ô bienheureuses flammes,

Venez perdre nos corps, et conserver nos âmes.

Genseric

Dieu qu'est-ce que je vois, le feu brille partout,

Il gagne ce palais, de l'un à l'autre bout ;

Vite, que chacun coure, et qu'on tâche d'éteindre [1335]

Ce brasier dévorant, et que je dois tant craindre.

Que de tous les côtés on coure promptement ;

Au feu, soldats au feu, montez en un moment :

Entrons amis entrons, s'il est possible encore :

Le feu les enveloppe, et le feu les dévore, [1340]

Ciel je les vois périr, ciel je les vois brûler ;

Et la flamme qui sort, me force à reculer :