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DES UNIVERSITÉS ALLEMANDES

Les universités anglaises ont singulièrement contribué à répandre parmi les Anglais cette connoissance des langues et de la littérature ancienne, qui donne aux orateurs et aux hommes d’état en Angleterre une instruction si libérale et si brillante. Il est de bon goût de savoir autre chose que les affaires, quand on les sait bien : et d’ailleurs l’éloquence des nations libres se rattache à l’histoire des Grecs et des Romains, comme à celle d’anciens compatriotes. Mais les universités allemandes, quoique fondées sur des principes analogues à ceux d’Angleterre, en différent à beaucoup d’égards : la foule des étudiants qui se réunissoient à Gœttingue, Halle, Iena, etc. formoient presque un corps libre dans l’état : les écoliers riches et pauvres ne se distinguoient entre eux que par leur mérite personnel, et les étrangers qui venoient de tous les coins du monde se soumettoient avec plaisir à cette égalité que la supériorité naturelle pouvoit seule altérer.

    M. de Villers vient de publier sur ce sujet. On trouve toujours M. de Villers à la tête de toutes les opinions nobles et généreuses ; et il me semble appelé, par la grâce de son esprit et la profondeur de ses études, à représenter la France en Allemagne, et l’Allemagne en France.