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LA LITTÉRATURE ET LES ARTS

juge ; et, je le répète ici, ma confession est entière.

MELVIL.

Examine-toi bien. Notre cœur est souvent pour nous-mêmes un confident trompeur : tu as peut-être évité avec adresse le mot qui te rente doit coupable, quoique tu partageasses la volonté du crime ; mais apprends qu’aucun art humain ne peut faire illusion à l’œil de feu qui regarde dans le fond de l’âme.

MARIE.

J’ai prié tous les princes de se réunir pour m’affranchir de mes liens, mais jamais je n’ai menacé ni par mes projets, ni par mes actions, la vie de mon ennemie.

MELVIL.

Quoi ! ton secrétaire t’a faussement accusée ?

MARIE.

Que Dieu le juge ! Ce que j’ai dit est vrai.

MELVIL.

Ainsi donc tu montes sur l’échafaud convaincue de ton innocence ?

MARIE.

Dieu m’accorde d’expier par cette mort