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CORINNE OU L’ITALIE

dans ce regard est la vie éternelle, et toutes les misères du monde ne sont là que pour disparaître devant le pur éclat d’un sentiment religieux. Cependant, cher Oswald, continua Corinne, bien que je ne sois pas de votre avis en tout, je veux vous montrer que, même en différant, nous avons toujours quelque analogie. J’ai essayé ce que vous désirez, dans la galerie de tableaux que des artistes de mes amis m’ont composée, et dont j’ai moi-même esquissé quelques dessins. Vous y verrez les défauts et les avantages des sujets de peinture que vous aimez. Cette galerie est dans ma maison de campagne à Tivoli. Le temps est assez beau pour la voir, voulez-vous que nous y allions demain ? Et comme elle attendait qu’Oswald y consentît, il lui dit : — Mon amie, pouvez-vous douter de ma réponse ? Ai-je un autre bonheur dans ce monde, une autre idée que vous ? Et ma vie que j’ai trop affranchie peut-être de toute occupation, comme de tout intérêt, n’est-elle pas uniquement remplie par le bonheur de vous entendre et de vous voir ? —