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CORINNE OU L’ITALIE


CHAPITRE IV


ILS partirent donc le lendemain pour Tivoli. Oswald conduisait lui-même les quatre chevaux qui les traînaient ; et se plaisait dans la rapidité de leur course ; rapidité qui semble accroître la vivacité du sentiment de l’existence ; et cette impression est douce à côté de ce qu’on aime. Il dirigeait la voiture avec une attention extrême, dans la crainte que le moindre accident ne pût arriver à Corinne. Il avait ces soins protecteurs qui sont le plus doux lien de l’homme avec la femme. Corinne n’était point, comme la plupart des femmes, facilement effrayée par les dangers possibles d’une route ; mais il lui était si doux de remarquer la sollicitude d’Oswald, qu’elle souhaitait presque d’avoir peur, afin d’être rassurée par lui.

Ce qui donnait, comme on le verra dans la suite, un si grand ascendant à lord Nelvil sur le cœur de son amie, c’était les contrastes inattendus qui prêtaient à toute sa manière d’être