Page:De Vauban - Projet de dixme royale, 1707.djvu/61

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hommes, ni par le changement des temps, et qui le délivreroit tout d' un coup de toutes les vexations et avanies des collecteurs, des receveurs des tailles, et de leurs suppôts ; et tout ensemble des miseres où le réduit la perception des aydes comme elles se levent, compenseroit abondamment la dépense de la grange qui pourroit être avancée par les fermiers, et reprise sur les paroisses pendant les six ou neuf années du premier bail, ce qui iroit à trés-peu de chose.

Au reste, l' execution de ce systême surprendra d' autant moins, qu' il est déja connu par la dixme ecclesiastique ; et pour grossier que soit un païsan, il comprendra d' abord avec facilité, qu' il est pour luy un bien qu' il ne sçauroit assez estimer ; vû que quand il aura une fois payé cette dixme royale comme il fait l' ecclesiastique, il sera en repos le reste de l' année, et sans aucune apprehension, que sous prétexte de deniers royaux, on luy vienne enlever le reste ; et il ne craindra point, quelque negoce qu' il fasse, que sa taille soit augmentée l' année suivante ; ce qui le portera non seulement à bien cultiver ses possessions, et à les mettre en état de rendre tout ce qu' on en peut attendre quand elles ont eu toutes les façons necessaires, mais encore à se servir de toute son industrie pour se mettre à son aise, et bien élever sa famille.

Je crois qu' il ne sera pas hors de propos d' inserer icy un recit fidéle qui m' a été fait de ce qui s' est passé au sujet de la banlieuë de Rou