Page:De la Mennais - De la religion, 1826.djvu/116

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deux causes de désordre qui, à la longue, suffiroient pour énerver et détruire entièrement la discipline.

Les difficultés qu’on oppose, contre les dispositions expresses des canons, à la tenue des conciles provinciaux et nationaux ne lui sont pas moins funestes. C’étoit dans ces saintes assemblées que les évêques, s’instruisant des besoins communs de leurs troupeaux, concertoient ensemble de sages règlements, s’excitoient à la réforme des abus, s’avertissoient, s’exhortoient les uns les autres, s’occupoient des intérêts généraux de leurs églises, veilloient efficacement à la défense du sacré dépôt de la vérité, et s’animoient à tout genre de bien. Elles donnoient aux actes de la puissance ecclésiastique une certaine solennité qui leur concilioit un respect plus grand ; elles prévenoient les écarts de l’autorité épiscopale, ou y remédioient, quelquefois même par la déposition, dans des cas heureusement très rares, et toujours sauf l’appel au souverain pontife, seul investi de la juridiction suprême. L’église avoit-elle, soit des plaintes, soit des demandes à adresser au pouvoir civil, combien ses réclamations n’acquéroient-elles pas d’importance et de poids, lorsqu’au lieu d’être présentées par quelques hommes épars, tous les premiers pasteurs, après un mûr examen et de graves délibérations, les portoient ensemble au