Page:De la Mennais - De la religion, 1826.djvu/117

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pied du trône ! Mais ce qu’on redoute, ce qu’on ne veut pas, c’est précisément ce concert qui rendroit à la religion sa dignité et une partie de sa force. On l’abaisse, on la dégrade ; on relâche, on brise tous les ressorts de sa divine police, pour consommer son asservissement. Le despotisme administratif, indifférent à la licence de l’impiété et de l’anarchie, d’où sort tôt ou tard la servitude, tremble à la seule pensée qu’une voix libre puisse s’élever en faveur de l’ordre.

Retiré au fond de l’athéisme, il s’y fait un rempart de toutes les erreurs ; et, sûr de régner par elles, il dit comme Joad, mais dans un autre sens : je crains Dieu, et n’ai point d’autre crainte. Que les évêques le sachent cependant, nulle loi n’empêche qu’ils ne s’assemblent selon les ordonnances des canons ; il suffit qu’ils le veuillent pour rentrer en possession de ce droit ; parlons plus exactement, pour remplir ce devoir que les décrets de l’église leur imposent. Le dessein qu’on a conçu de les affoiblir en les isolant n’est que trop manifeste : qu’ils considèrent les suites qu’entraîneroit une déplorable condescendance, qu’ils réfléchissent sur le passé, qu’ils regardent l’avenir, et le courage de la foi dont ils donneront l’exemple sauvera peut-être la société. Ce qui