Page:De la Mennais - De la religion, 1826.djvu/146

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parties de la chrétienté. Quel beau rôle que celui d’un Pape vraiment animé de l’esprit apostolique. Pasteur général du troupeau, il peut, ou le contenir dans le devoir, ou le défendre de l’oppression. Ses états, assez grands pour lui donner l’indépendance, trop petits pour qu’on ait rien à craindre de ses efforts, ne lui laissent que la puissance de l’opinion ; puissance admirable, quand elle n’embrasse dans son empire que des œuvres de paix, de bienfaisance et de charité. »

» Le mal passager que quelques mauvais Papes ont fait, a disparu avec eux ; mais nous ressentons encore tous les jours l’influence des biens immenses et inestimables que le monde entier doit à la cour de Rome. Cette cour s’est presque toujours montrée supérieure à son siècle. Elle avoit des idées de législation, de droit public ; elle connoissoit les beaux-arts, les sciences, la politesse, lorsque tout étoit plongé dans les ténèbres des institutions gothiques. Elle ne se reservoit pas exclusivement la lumière, elle la répandoit sur tous ; elle faisoit tomber les barrières que les préjugés élèvent entre les nations ; elle cherchoit à adoucir nos mœurs, à nous tirer de notre ignorance, à nous arracher à nos coutumes grossières ou féroces. Les Papes, parmi nos ancêtres, furent des missionnaires des arts, envoyés à des barbares, des législateurs chez les