Page:De la Mennais - De la religion, 1826.djvu/289

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que le concile ou l’Église juge à propos de le confirmer, ou de le réformer. Ainsi, d’une part, tous laissez encore au Pape ce que vous paraissez lui ôter ; et de l’autre, vous convenez non seulement que le Pape peut errer dans les choses de foi, mais que l’Église entière peut errer avec lui sur les mêmes choses, au moins provisoirement, pendant quelques siècles, et que non seulement elle peut être dans l’erreur, mais qu’elle est obligée d’y rester par devoir et par soumission. C’est d’après ces principes qu’Alexandre VII, ayant jugé que les cinq propositions qui ont fait tant de bruit parmi vous étoient dans Jansénius, et les ayant condamnées comme hérétiques, beaucoup de personnes doctes de votre communion et même de votre ordre, ont eu beau soutenir ce que vous déclarez « maintenant, que le Pape pouvoit se tromper, au moins sur le fait : vous avez voulu et vous voulez encore que tous fassent profession de croire les mêmes choses tant sur le fait que sur le droit, comme si le Pape eût été infaillible sur l’un et sur l’autre.

» Donc la foi, la conscience et le salut des fidèles dépend d’un jugement sujet à l’erreur, jusqu’à ce que ce jugement soit réformé. Donc 6i « lés Papes eussent été ariens ou monothélites, non « seulement l’Église pouvoit, mais devoit être hérétique avec eux. Donc, Messeigneurs, le Pape