Page:De la Mennais - De la religion, 1826.djvu/290

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n'a qu'à continuer d'être, comme il est public qu'il l'est, d’un sentiment contraire au vôtre, pour que toutes vos déclarations soient inutiles. Elles ne feront qu'éveiller de nouveaux scrupules dans les consciences. Finalement, quoi qu'il ordonne aux peuples, vous serez, Messeigneurs, tenus d’obéir et de vous soumettre, au moins provisoirement, en attendant qu'il lui plaise de rassembler l'Église en plein concile, et qu'il plaise au concile de le réformer. Si ce n’est pas là votre pensée, Messeigneurs, comme il semble que ce ne devroit pas l'être, parce que les conséquences en sont terribles ; permettez-moi de vous le dire, vous n'êtes pas d'accord avec vous-mêmes : et vous voilà pareillement, sous ce rapport, dans une espèce de schisme ou de séparation entre vous et votre propre chef. »

Il dut être pénible pour les prélats de 1682, d’avoir donné à l’hérésie de semblables avantages. Au reste, l’inconséquence que leur reprochoient les calvinistes est l’unique cause qui ait empêché la consommation du schisme en France. On soutenoit en théorie une doctrine de révolte, et dans la pratique on obéissoit. Le fond des cœurs étoit catholique. Ni le roi, ni les corps de l’état ne désiroient une rupture complète avec Rome :