Page:De la Mennais - De la religion, 1826.djvu/291

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elle auroit trouvé d’ailleurs trop d’obstacles dans la nation. On alloit en avant sans se demander où l’on arriveroit. Le clergé posoit des principes dont il repoussoit les conséquences, et les parlements eux-mêmes ne vouloient que les conséquences dont ils avoient besoin dans les cas particuliers qui se présentoient successivement.

Il n’en est plus ainsi maintenant. Fort peu importe la déclaration à ceux qui en font tant de bruit : ce sont ses conséquences seules, ses conséquences tout entières qu’ils veulent. Ils aspirent au schisme ; dans leurs vœux insensés et criminels, ils rêvent une Eglise nationale, avec laquelle ils en auroient bientôt fini du christianisme. Qu’on ne s’y trompe pas, voilà leur but ; et le moyen qu’ils ont choisi pour y parvenir seroit infaillible, si le clergé, fidèle à sa foi, à la foi catholique, apostolique, romaine, ne leur opposoit une barrière insurmontable. Oui, certes, le sacerdoce a aujourd’hui de grands devoirs, et plus que jamais il doit se presser autour de celui de qui seul il emprunte sa force. Qu’il tourne les yeux vers son chef : c’est là qu’est l’espérance. Gardien de la religion qui ne périra point, la providence le charge encore, en ces jours de destruction, de veiller sur les débris de la société humaine. Elle lui en confie le soin, jusqu’au moment où il lui plaira de féconder de nouveau ces ruines. L’avenir du