Page:De la Mennais - De la religion, 1826.djvu/319

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créer une Eglise nationale, ce seroit proclamer l’athéisme et ses conséquences. Or, qu’on ne s’y trompe pas, les maximes qu’on appelle gallicanes, renferment tous les principes de cette funeste scission, et les révolutionnaires le savent bien.

Une Eglise qui s’attribue le droit de fixer les limites de la puissance suprême divinement préposée à l’Eglise universelle, qui fait profession de ne pas reconnoître, en matière de discipline, l’autorité du pontife romain et des conciles oecuméniques, se déclare par cela même indépendante ; et si, dans la pratique, elle agissoit conformément à sa doctrine, le schisme seroit consommé. Tous les sectaires l’aperçoivent clairement, et il se rencontre des catholiques qui ne le voient pas encore ! On a lu les paroles frappantes qu’adressoient les calvinistes aux prélats de 1682 ; qu’on entende maintenant les protestants d’aujourd’hui : " s’ils ont admis que chaque Eglise nationale a le droit de fixer les limites de la souveraineté spirituelle, qui les empêche de transporter ce droit à l’individu, et alors leur réforme commençante sera accomplie, et alors, leur culte s’abaissera, ou, disons mieux, s’élèvera à la simplicité de l’évangile. " la philosophie tient le même langage ; elle avoue, elle prouve la conformité des maximes gallicanes