Page:De la Mennais - De la religion, 1826.djvu/341

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

abusoit personne ; on gémissoit, et l’on n’étoit pas trompé. Les mêmes actes venant d’un évêque, et autorisés de son nom, n’excitent plus la même défiance, n’inspirent plus les mêmes sentiments.

On s’accoutume au mal, on cesse de le repousser, à cause de la main qui le présente. Il se forme peu à peu en sa faveur une espèce d’opinion que la foiblesse se hâte d’embrasser. Le penchant qui attire les hommes vers le pouvoir, quel qu’il soit, l’espérance de parvenir en le flattant, la lassitude même du combat, tout contribue à précipiter la décadence. La vérité qu’on a fuie devient importune ; elle blesse l’amour-propre, et réveille le remords.

Autrefois cela étoit bon ; voilà ce qu’on dit de l’ordre. Le devoir fatigue : on ne veut marcher qu’en descendant.

Qu’on se rappelle la loi sur les communautés religieuses de femmes, la réponse de monseigneur d’Hermopolis à M Royer-Collard, à l’occasion de la loi sur le sacrilége, le discours du même prélat où il établit en termes si clairs la suprématie civile, et où il invite théologiquement les députés de la France à remonter à Néron et à Dioclétien, pour connoître avec précision les véritables droits de l’Eglise : qu’on se rappelle ces exemples si tristement mémorables, et qu’on juge de ce qui doit en sortir un jour. Quelles leçons pour le clergé !

Quelles instructions pour les fidèles ! Quel spectacle