Page:De la Mennais - De la religion, 1826.djvu/42

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finissent toujours par un despote ; après elles, il n’est rien qui ne paroisse tolérable au peuple.

La démocratie n’étant autre chose, ainsi qu’on vient de le voir, que le plus haut degré du despotisme, son action publique doit nécessairement présenter le même caractère. Quand donc on se plaint en France de l’administration, du ministère, quand on lui reproche d’être despotique, on se plaint que l’administration soit ce qu’elle est forcée d’être, on reproche au ministère ce qui ne dépend de lui en aucune façon. Toute espèce de gouvernement a ses conditions inévitables. Les hommes peuvent bien sans doute y mêler leurs passions, leurs vices, leur bassesse propre, et même il est rare qu’ils y manquent ; mais ils ne sauroient changer la nature des choses, ils ne peuvent pas plus empêcher que l’action de la démocratie soit le despotisme, qu’ils ne peuvent empêcher une conséquence de sortir de son principe : et ceci nous conduit à de nouvelles considérations. Nous avons montré que le ministère, simple agent des deux chambres, et administrant pour elles, étoit dans une dépendance absolue de leurs volontés. Or, telle est dans les assemblées démocratiques nombreuses la mobilité des opinions, des passions, des intérêts, en un mot