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en soutenant les luttes d’hippodrome, leur fortune est trop grande pour cela, car rien n’est moins lucratif que la production du cheval de course. M. Richard l’a parfaitement établi, et d’après le calcul qu’il a fait il résulte que de 1840 à 1847 l’industrie chevaline a dépensé la somme énorme de 18, 126 000 francs et les courses lui ont rapporté 2, 941 000, elle se trouve donc en perte de 15, 185 000 francs.

Mais si les courses ne donnent point au cheval les caractères de bonté que l’on en attend, pourquoi le gouvernement français les subventionne-t-il ?[1] pourquoi ne laisserait-on pas les amateurs du turf se soutenir par eux-mêmes et ne suivrions-nous pas en ce point la marche anglaise ? La chose est difficile à faire, c’est vrai, parce que, en Angleterre, c’est une aristocratie puissante qui élève le cheval de course, et elle est bien libre de dépenser son argent comme bon lui semble, personne, que nous sachions, ne s’est encore avisé de lui contester ce droit. Aussi, dans ce pays, l’État n’intervient pas pour la production du pur sang. Là, tout ce qui est relatif aux courses appartient à des associations qui les règlent et les dirigent.

En France, les fortunes sont plus partagées, cela tient aux dispositions légales ; l’aristocratie foncière s’occupe fort peu de chevaux et les gens riches se livrent à d’autres industries. Laissons donc les grands propriétaires anglais avec leurs immenses fortunes et leurs immenses propriétés inaliénables, faire des choses qu’il est impossible de

  1. Voici le budget des courses en 1868. L’État donnait 511,800 francs. L’Empereur et l’Impératrice 103,000 francs. Les sociétés hippiques, villes compagnies de chemins de fer 12,45 290. Total 1, 592, 490 francs.