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cheval des camps ! Ouvrez donc les yeux, ignorants systématiques, qui croyez que tout consiste pour améliorer nos races dans le mot pur sang, et rendez-vous une fois pour toutes à l’évidence.

Si tant est qu’il fût utile de croiser nos races légères du Midi avec un cheval étranger, ne serait-il pas plus logique, d’employer les mêmes éléments qui ont concouru dans le principe à former ces chevaux ? Pourquoi alors a-t-on méconnu ce sang arabe qui avait fait les races navarrine et limousine puissantes et fortes ?

En admettant l’impossible, c’est-à-dire que le pur sang anglais fut capable de donner de bons produits, les éleveurs français n’étant pas à même de remplir les conditions d’élève du cheval de demi-sang, cette industrie ne peut qu’échouer pour des raisons que nous allons examiner.

Et d’abord, qui produit le cheval de demi-sang chez nous ? Quelquefois des riches éleveurs, mais c’est l’exception ; presque toujours ce soin est confié au paysan ou au fermier. Et qui leur trace la marche à suivre dans cette industrie, qui les protège ? personne. Le paysan est obligé de se conduire par lui-même, sans science, sans principes comme aussi sans argent, il cherche en tâtonnant à produire le cheval de demi-sang. Mais ne connaissant pas les exigences que le sang anglais introduit dans l’organisme il s’égare et se perd dans la voie qu’il suit. Voulant traiter et élever les poulains de demi-sang comme les chevaux de la localité, il les conduit dans des champs mal cultivés, dans des pacages peu abondants, ou bien il les laisse à l’écurie à côté de moutons ou de brebis, de bœufs ou de vaches, ne recevant pour toute nourriture qu’un fourrage qui est loin d’être de première qualité. Il