Page:Dehes - Essai sur l'amélioration des races chevalines de la France.djvu/52

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 52 —

geux d’arriver par tous les moyens à produire de bons chevaux quelque soit le type. Les soins intelligents et la bonne nourriture que le propriétaire donne aux poulains qu’il élève, sont deux capitaux placés à gros intérêts. L’éleveur qui, sous prétexte d’épargner 30 hectolitres d’avoine, soit 300 francs, sacrifie son cheval, ne comprend nullement ses intérêts, et s’expose à éprouver sur le prix de vente de sa marchandise un déficit de la moitié, et même du triple. Combien de rosses, vendues à l’âge de 5 ans pour la modique somme de 300 francs, auraient valu, si on les avaient élevées d’après les véritables principes zootechniques, 800, 1000, et 1200 francs.

Envisageant toujours le côté économique, nous dirons que l’industrie des races de trait est très-prospère parce que le débouché en est assuré ; partout le luxe, le commerce, l’industrie demandent des chevaux de trait ; les propriétaires feront donc bien de se livrer à cette production, mais nous ferons remarquer, encore une fois, qu’avant de s’engager dans cette voie, il faut posséder les éléments indispensables à la réussite.

Le goût de l’équitation, autrefois si prononcé en France, est aujourd’hui en partie perdu où tout le monde préfère monter en voiture ; aussi le cheval de selle est-il presque délaissé. Cependant, si le département de la guerre, d’accord avec les intérêts du pays, payait mieux et achetait un nombre plus considérable de chevaux présentés aux remontes, les éleveurs encouragés, produiraient de mieux en mieux. Et en définitive, nous n’apprendrons à personne d’où vient l’argent du trésor, il serait donc mille fois préférable que cet argent rentre dans la bourse du paysan, d’où il est déjà sorti ; il n’y aurait qu’un prêté pour un rendu, et ce serait justice.