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DE GÉOLOGIE.

Mais il est plus prudent de suspendre tout jugement sur cette question, et d’attendre de nouveaux faits.


DES SYSTÈMES GÉOLOGIQUES QUI SUPPOSENT QUE LA MATIÈRE, DONT LE GLOBE TERRESTRE A ÉTÉ COMPOSÉ, ÉTAIT PRIMITIVEMENT DANS UNE LIQUIDITÉ IGNÉE.


Plusieurs sages de l’orient, particulièrement les Brames, les Persans, les adorateurs du feu, les disciples de Zoroastre ou Zerduhst… ont regardé la matière du feu comme le premier principe de toutes choses. Cette doctrine paraît avoir été également adoptée par quelques philosophes de la Grèce.

D’autres plus prudens n’ont point cru que le feu pût être l’unique principe de cet univers ; mais ils ont pensé que le feu avait réduit, à une fluidité ignée, toutes les substances qui composent notre globe, et peut-être aussi celles qui composent les autres globes. Nous allons exposer leurs opinions relativement à notre globe.

L’histoire de Phaéton ; dont l’imprudente conduite embrâse la terre, et qui est narrée avec tant de charmes par Ovide, dans ses Métamorphoses, leur en paraît une preuve.

On ne saurait douter, disent-ils, que notre globe ait joui d’une fluidité qui lui a permis d’affecter une figure conformé à celle que devait lui donner l’action des forces centrales combinées. Or, cette fluidité ne leur a pas paru être aqueuse.

D’ailleurs nous avons vu que la plupart des anciens peuples pensait que le globe terrestre avait été exposé successivement à l’action du feu et à celle de l’eau. Mais ils n’ont pas dit lequel de ces deux agens avait précédé l’autre.

La dissolution ignée du globe, et sa cristallisation par cette