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DE GÉOLOGIE.

corps qui lui sont soumis, comme le font les dissolvans liquides.

Mais aussitôt que la chaleur diminue, la force propre de chacune des parties du corps fondu, ou réduit en vapeurs, les rapproche, suivant les lois des affinités, et elles affectent des formes régulières, en suivant les mêmes lois que les cristallisations opérées par une dissolution aqueuse.

Le problème général à résoudre est maintenant de savoir si la cristallisation générale de la matière, et celle de notre globe en particulier, a été opérée par le feu.

Mais nous allons rapporter ici les opinions principales des philosophes qui ont soutenu cette opinion.

SYSTÈME GÉOLOGIQUE DES PHÉNICIENS.

Nous ne connaissons le système des Phéniciens sur cet objet que par Eusèbe, Préparation évangélique, livre I, chapitre X, Ils croyaient, dit-il, d’après le rapport de Sanchoniaton, que les terres et les mers avaient été enflammées… que de grands vents et des nuages succédèrent, et qu’il tomba de grandes quantités d’eau.

Cum igneum splendorem aër emissiset, ex ardenti maris ac terrarum inflammatione, venti, nubes extitere…

Sanchoniaton a parlé ailleurs, suivant Eusèbe, de l’état de liquidité aqueuse du globe.

Dans le commencement, in principio rerum, dit-il, tout était humide. L’esprit, uni à la matière, produisit Moth.

On croit que ce Math était le limon premier, une espèce de substance terreuse pénétrée d’humidité.

Mais il paraîtrait que ces philosophes supposaient que le règne du feu avait précédé celui de l’eau.