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LEÇONS

Vis fera ventorum, cæcir incluse cavernis,
Expirare aliqua cupiens, luctataque frustra
Liberiore frui cœlo, cum carcere rima
Nulla foret toto, nec pervia flatibus esset
Extentam tumefecit humum : ceu spiritus oris
Tendere vesicam solet, aut direpta bicorni
Terga capro. Tumor ille loci parmansil, at alti
Collis habet speciem, longoque induruit ævo.

« Les vents sans doute, quelque extraordinaire que cela paraisse, étant renfermés dans les antres, et dans les cavernes de la terre, ont fait des efforts pour sortir, et n’ayant trouvé aucune issue, lui ont donné de violentes secousses, et l’ont fait enfler, comme on enfle une vessie ou une peau de bouc ; cette enflure y est demeurée, et a formé les collines et les montagnes ».

Pythagore ayant quitté Samos, sa patrie, pour venir s’établir à Crotone, en Italie, fut témoin des éruptions de l’Etna… il y vit des collines soulevées par l’action des feux souterrains. Il attribue ces phénomènes au dégagement de l’air enfermé dans ces cavernes. Cet air produisait, suivant lui, les tremblemens de terre ; il rapporte plusieurs faits pour soutenir son opinion.

On voit, dit-il, près de Thrézène, où régnait autrefois le sage Pythéa, une montagne, dans un lieu qui n’était autrefois qu’une plaine ; et il fit l’application de ces petits phénomènes aux montagnes qu’il suppose avoir été produites par la même cause. Il faut lire tout ce que dit Pythagore, sur le séjour des eaux sur nos continens, sur les coquilles marines déposées au haut de nos montagnes…


Observations.


Je répéterai ici les mêmes réflexions que j’ai faites précédemment sur l’hypothèse de la formation des montagnes par soulèvement,