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Missive

Tout au travers des sombres monts du Thababor
        Où tournoyait l’aigle kabyle,
Écoute : j’ai passé sur mon cheval habile
À poser ses pieds fins sur les sentiers sans bords.

Vois-tu rôder, sur les sommets, ces brumes blanches
Elles s’ouvrent parfois, laissant à découvert,
        Entre la torsion des branches,
Tout le beau mois de mai d’en bas, puissant et vert.

Là, blessés par le drame ancien des orages,
Les vieux arbres haussaient l’azur à bout de bras,
Et leurs faîtes cardaient la fuite des nuages,
        Les jours de vent et de ciel bas.


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