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La Figure de proue


J’ai bu dans le soleil les sources éternelles
Qui débordent, suivant leur pente, de partout,
        Et qui gardent le petit goût
Des fougères en fleurs qui détrempent en elles.

Dans la neige d’en haut, quelque gibier caché
        Se laissait surprendre à la trace,
Et, dans les morceaux chauds du pays, les rochers
Avaient des singes gais qui faisaient la grimace.

Et, comprends-tu ?… Serrée au pied d’un chêne fort
Et mouillé, j’oubliais la grande horreur du sable,
Dans la bonne forêt qui porte, invariable,
        Sa mousse du côté du Nord.


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