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La ferme vide

I

Assise toute seule à l’angle du vieux mur
De cette ferme ouverte et pour un moment vide,
Je sentais le repos combler mon être avide,
Car j’étais arrivée ici dans l’abri sûr.

Je songeais, écoutant l’égouttement du chaume
Un peu mouillé de pluie et couronné d’iris,
Aux rustiques seigneurs, les fermiers, dont la paume
Large avait possédé ce bien de père en fils.

On entendait, du fond des vertes avenues,
Crier les essieux des charrettes de foin.
Et les choses autour de moi, pleines de soin,
Restaient tièdes des mains qui les avaient tenues.


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