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II

De songer au bonheur qu’ils ont d’être chez eux
Quand il y a ceux-là qui sont dans les Afriques
Sur leur sol cuit au grand soleil comme les briques,
Sans eau, qu’un peu, mourait dans les lauriers fiévreux !

L’Afrique, le pays brûlé des vaches maigres,
Le pays qui n’a pas de foins et pas de lait,
Où vivent, dans l’horreur d’un labour incomplet,
Les Arabes, mauvais paysans, et les nègres.

Écoute, notre beau pays si chaud, si froid,
Cœur des quatre saisons, ô province herbagère :
L’Afrique, vigne esclave et moisson étrangère,
Est le sol où jamais personne n’est chez soi.


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