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nement ou peu éclairé et en n’exigeant d’eux que peu ou pas de travaux, surtout s’ils sont fatigants. Il faut aussi éviter les excès de quelque nature qu’ils soient, ayant soin de ne pas oublier que, quand la rétine est soumise au repos, sa paralysie fait moins de progrès. On ne saurait apprécier l’importance de ces précautions prophylactiques, qui fréquemment produisent un meilleur effet que les médications les mieux conçues, auxquelles on attribue à tort les avantages curatifs.

Si un repos exagéré de l’œil l’avait déterminée, il serait bon d’avoir recours à l’exposition du malade à une lumière augmentant graduellement d’intensité, jusqu’à ce qu’elle eut atteint le degré du jour, en évitant toutefois l’action directe sur l’œil des rayons solaires. Agissant de la sorte, on parvient, petit à petit, à replacer l’animal dans ces conditions normales.

C’est surtout au point de vue du traitement qu’il est important de lui reconnaître, conformément à la distinction établie par certains auteurs et précédemment envisagée, un type sthénique, l’autre asthénique, car les soins diffèreront suivant que l’on sera en présence de l’une ou de l’autre forme.

Dans la première, on doit recourir aux émissions sanguines, et je crois qu’il est préférable de les répéter que d’user de trop fortes déplétions à la fois. Les points à choisir pour pratiquer ces saignées sont : la jugulaire, l’angulaire, le palais. Les médecins se sont bien trouvés de l’application des sangsues à la base des oreilles ; probablement on aurait à se louer de l’emploi de cette pratique déplétive pour nos animaux. M. Gerdi accorde une grande confiance aux ventouses scarifiées appliquées dans cette région.

En même temps, on aura recours aux purgatifs, en accordant la préférence aux minoratifs et aux drastiques ; du reste, il est important de faire entrer en considération l’état général