Page:Delille - L Homme des champs 1800.djvu/102

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Cherchez autour de vous de riches connoissances
Qui, charmant vos loisirs, doublent vos jouissances.
Trois règnes à vos yeux étalent leurs secrets.
Un maître doit toujours connoître ses sujets :
Observez les trésors que la nature assemble.
Venez ; marchons, voyons, et jouissons ensemble.
Dans ces aspects divers que de variété !
Là tout est élégance, harmonie et beauté.
C’est la molle épaisseur de la fraîche verdure ;
C’est de mille ruisseaux le caressant murmure,
Des coteaux arrondis, des bois majestueux
Et des antres rians l’abri voluptueux.
Ici d’affreux débris, des crévasses affreuses,
Des ravages du temps empreintes désastreuses ;
Un sable infructueux, aux vents abandonné ;
Des rebelles torrens le cours désordonné ;
La ronce, la bruyère et la mousse sauvage,
Et d’un sol dévasté l’épouvantable image.
Partout des biens, des maux, des fléaux, des bienfaits !
Pour en interpréter les causes, les effets,
Vous n’aurez point recours à ce double génie,
Dont l’un veut le désordre, et l’autre l’harmonie :
Pour vous développer ces mystères profonds,
Venez, le vrai génie est celui des Buffons.
Autrefois, disent-ils, un terrible déluge,
Laissant l’onde sans frein et l’homme sans refuge,