Page:Delille - L Homme des champs 1800.djvu/41

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Boileau jadis a pu, d’une imposante voix,
Dicter de l’art des vers les rigoureuses lois ;
Le chantre de Mantoue a pu des champs dociles
Hâter les dons tardifs par des leçons utiles :
Mais quoi ! L’art de jouir, et de jouir des champs,
Se peut-il enseigner ? Non sans doute, et mes chants,
Des austères leçons fuyant le ton sauvage,
Viennent de la nature offrir la douce image,
Inviter les mortels à s’en laisser charmer :
Apprendre à la bien voir, c’est apprendre à l’aimer.
Inspirez donc mes vers, lieux charmans, doux asiles,
Où la vie est plus pure, où les cœurs, plus tranquilles,
Ne se reprochent point le plaisir qu’ils ont eu !
Qui fait aimer les champs, fait aimer la vertu :