Page:Delille - L Homme des champs 1800.djvu/71

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Mais c’est auprès du temple, au pied du grand ormeau,
Que s’assemble la fleur et l’amour du hameau.
L’archet rustique part, chacun choisit sa belle ;
On s’enlace, on s’élève, on retombe avec elle.
Plus d’un cœur bat, pressé d’une furtive main,
Et le folâtre amour prélude au sage hymen.
Partout rit le bonheur, partout brille la joie ;
L’adresse s’entretient, la vigueur se déploie :
Leurs jeux sont innocens, leur plaisir acheté,
Et même le repos bannit l’oisiveté.
Vous, charmé de ces jeux, riche de leur aisance,
Vous goûtez le bonheur qui suit la bienfaisance.
Heureux, vous unissez, dans votre heureux hameau,
Le riche à l’indigent, la cabane au château.
Vous créez des plaisirs, vous soulagez des peines,
Du lien social vous resserrez les chaînes,
Et satisfait de tout, et ne regrettant rien,
Vous dites comme Dieu : ce que j’ai fait est bien.