Page:Delluc - Monsieur de Berlin, 1916.djvu/107

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Derrière nous dans une autre voiture, von Himbourg, Shreck et von Heinem. Ils ne nous suivront pas, mais il convient qu’ils se montrent à Magdebourg. De là, ils repartiront sur Posen et Breslau.

Heures sans fièvre. Cette randonnée va me rompre les os et je ne me sens pas la tête en parfait équilibre. Le silence me repose. Mon fils est aussi muet que moi, très pâle, transfiguré. Pour attirer mon attention et me montrer dans un champ un régiment qui manœuvre, il m’a touché la main. La sienne était glacée.

Je regarde le paysage, éperdu sous le torrent de notre vitesse.

On travaille dans les prés. Le soleil inonde la griserie des meules. Nous dépassons un groupe splendide de chevaux que leur fermier conduit à l’abreuvoir. Il y a des milliers de chevaux splendides pour emporter à pleins muscles l’artillerie allemande.

Une heure. Le déjeuner. C’est au château de Hundt, en Hanovre. Alentour, toute une petite armée est réunie. Ce sont des manœuvres et pas autre chose. Il y a des trains tout prêts à deux kilomètres. Cela prouve que ce sont de grandes manœuvres avec exercice de mise en campagne. Nous hésitons à passer les hommes en revue. Pourquoi non ? Le président Poincaré