Page:Delluc - Monsieur de Berlin, 1916.djvu/64

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Elle dit bien ce qu’il y a à dire, ça et là, mais il faut croire que c’est exactement le mot voulu et rien d’inattendu. Je ne sais comment expliquer cela. Il n’est pas question qu’elle soit banale et monotone. Une impression d’harmonie. C’est très, très bien.

Je n’ai pris garde qu’à une chose de tout ce qu’elle a pu dire. On s’était mis à parler sur les noms et je plaidais pour les Allemands qui, en prenant des noms de Walkyries, ne ressemblent en rien aux Françaises que l’on baptisait d’après les romans à la mode. Ces noms de héros sont des termes nationaux.

Les dames ont compris, très docilement.

Par exemple, elles ont dit que les enfants de France n’étaient plus affligés depuis longtemps de noms empruntés à la littérature d’imagination.

La princesse Agarieff, qui est née en France, a dit :

— Je m’appelle Marie.

Madame Le Page a dit très vite, en riant :

— Je m’appelle Marie.

Je regardais madame Dié aux yeux de brume. Elle a ajouté, après un petit temps, sur le ton presque fâché d’avoir à dire quelque chose de trop évident :

— Je m’appelle Marie.