brier, du Debussy. Je ne me suis pas permis de lui en demander davantage. Elle a une sensibilité d’exécution tout à fait étonnante.
Elle a encore joué du Moussorsky.
Puis on a parlé, on s’est dispersé sur le pont où il faisait une bonne lumière froide. J’ai dit un vague compliment à madame Dié et deux ou trois mots sans intérêt.
Elle n’a pas semblé croire que je suis un charmeur. Elle souriait beaucoup moins. Peut-être avait-elle sommeil ? Je n’en sais rien du tout.
Je lui ai dit :
— Vous êtes très artiste.
Elle :
— …
Et moi, absurde :
— Vous avez dû aimer Nietzsche ?
Elle a fait celle qui réfléchit :
— J’ai cru, dit-elle, que c’était un fou ou un lâche, et je n’ai peut-être pas eu tort. Je crois aussi qu’il a eu du génie.
En somme, elle est dure.
— Vous donnez tout votre temps à l’art ?
— Dieu, non ! Le moins possible.
— Quel théâtre aimez-vous ? ai-je encore demandé.
Elle a ri :
— Oh, mais, vous voulez tout savoir !