Page:Delluc - Monsieur de Berlin, 1916.djvu/78

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

moi. C’est un genre d’hommes à qui je plais. Peut-être même ne me déplaît-il pas.

Qu’elle l’emmène avec nous. Voilà qui arrange tout. Il sera enchanté de venir. Elle aussi. Et je serai content.

Je veux que Misaine nous accompagne dans cette croisière. Je ne lui en ai pas reparlé, mais il y aura un moyen, je trouverai un moyen ; il faut absolument que cela se fasse. Je n’ai pas la moindre envie de perdre quatre semaines sur mon yacht, en compagnie de figures habituelles. Si elle vient, ce sera un charmant voyage. C’est tellement incroyable de rencontrer une femme avec qui on puisse causer simplement et de tout. Je suis sûr qu’on peut parler politique avec elle. Je pense aux mains sur le clavier. Le salon du Frédéric est plus beau que celui de l’Irène, et rien ne m’empêchera de jouer pour elle, et je lui demanderai souvent de jouer. Un échange de paroles franches, un échange d’idées, voilà qui fait les jours dignes d’être vécus. Et le reste est folie.

Misaine sera très contente et elle viendra. Elle a accueilli mon invitation par un calme décourageant. Cela ne prouve rien. Les femmes de beaucoup de pays, les femmes de son pays en particulier, ne disent jamais « oui ». C’est à moi de la décider. Je ne sais comment la persuader,