Page:Delluc - Monsieur de Berlin, 1916.djvu/83

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Kiel, 17 juillet.

Je ne me porte pas bien du tout. Je n’ai pas dormi cette nuit. Est-ce que je vais avoir à envisager une fois de plus des jours et des jours de drogues ? Ah ! non.

Je ne suis pas bien. Rien n’est bien.

Il faut que je rentre à Berlin, de toute urgence. L’auto m’emmène dans une heure. Thülow me prie de venir avec des termes si gentils, si paisibles, que j’en suis effrayé. Ma croisière est annoncée dans plusieurs journaux. Cet écho mondain vient de Thülow certainement. Pour qu’il ait répandu cet avis télégraphiquement, pour qu’il affirme à ce point mon voyage comme imminent, il y a toutes chances pour qu’il ne croie pas à la possibilité de ce voyage.

C’est bien la peine de vivre et d’aimer la vie, s’il faut la passer à subir la contrainte de ces gens-là. J’ai trop obéi à trop de considérations. L’importance de ma situation et de mon rôle,