Page:Delluc - Monsieur de Berlin, 1916.djvu/90

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que les événements suivent leur cours sans que personne des miens y ose intervenir. Ils n’en feront rien, mais ils me craindront, et leur audace un peu retardée entravera moins peut-être la solution naturelle d’un problème difficile.

Je suis sorti, les laissant stupides. Seul, Thülow avait son vrai sourire, son sourire de maître, je me demande si je n’ai pas fait son jeu. Cette manifestation violente de mes idées nouvelles va l’aider peut-être à masquer ses intrigues. Nous verrons bien. Je suis content d’avoir agi ainsi.

J’ai dîné chez mon fils Karl. Il était furieux visiblement, mais ses hôtes étaient charmants. Je venais directement du château et personne n’ignorait rien de ce qui s’était passé. Il y avait une détente générale. La conversation a été fort animée et brillante.

La plupart des convives étaient des gens à moi, officiers et chambellans. Le d’Ascain, venu de Kiel, où madame Dié me l’avait présenté, s’était égaré là, je ne sais comment. Il n’a pas paru s’ennuyer à l’excès. Je l’ai tout de suite pris en amitié.

Nous n’avons pas dit un mot de Misaine. C’est-à-dire que son nom n’a pas été prononcé, mais nous avons tellement parlé des Françaises qu’il ne s’y est pas trompé. D’ailleurs il m’a paru aussi bien disposé vis-à-vis de moi que moi vis-