Page:Delluc - Monsieur de Berlin, 1916.djvu/89

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suis, moi, résolu, ou presque, à avoir cette fois.

Leurs raisonnements sont pauvres. Mais leurs raisons sont graves. Il semble bien que la politique orientale soit en pleine incubation de haute fièvre. Si cela éclate, il n’y a pas à essayer quoi que ce soit et l’avenir ne dépendra ni de moi ni de ceux qui pensent désormais différemment de moi.

Mais rien encore n’a éclaté et s’il y a un remède énergique, il faut l’appliquer. Il y en a un. Si on m’aide, je le trouverai.

Allons, je ne le trouverai pas. Aucun de mes partenaires ne me mettra sur la bonne voie de guérison. Ils sont tous avides au contraire de rendre la cure impossible et la maladie foudroyante. Que veulent-ils donc ? Je leur dis, moi, ce que je veux. Je leur dis, moi, ce que je sais. Je sais, je sais qu’un choc infime, provoqué en temps voulu, décidera l’irréparable, je sais que tous feront l’impossible pour en arriver là au plus vite, mais je leur interdis de s’en mêler.

Ils s’attendaient à une vague résistance de ma part. Pas à cette fermeté. Ils sont muets de rage. Mon fils serre les poings, Thülow essaie de sourire : il est blême. Les voilà bâillonnés pour un moment.

Et c’est tout. Je brusque la conclusion. J’exige