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Page:Delly - Les deux fraternités, ed 1981.djvu/102

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LES DEUX FRATERNITÉS

femme, et Louis avait joué avec le petit Henry dont l’âge était à peu près le sien.

Elle fut introduite près de Mme de Mollens qui gardait la chambre ce jour-là, étant un peu souffrante. Le marquis faisait la lecture à sa femme, et sur le tapis deux jolis enfants se roulaient joyeusement.

Micheline fut accueillie avec l’affectueuse cordialité dont Mme de Mollens et son mari usaient toujours avec elle. Henry, appelé aussitôt, emmena Louis tout radieux, et la marquise s’informa des nouvelles des plus petits.

— Ils ne vont toujours pas bien, madame. C’est même pour cela que je me suis permis de venir aujourd’hui. J’avais un conseil à vous demander.

— Nous sommes tout à fait à votre disposition, dit M. de Mollens. Et surtout, je vous le répète une fois de plus, ne vous gênez jamais avec nous.

— Merci, monsieur. Oh ! je connais si bien votre bonté. Je sais, par expérience, que je peux compter sur vous. Mon pauvre Cyprien vous aimait tant !

Des larmes jaillirent des yeux de la jeune femme. Mme de Mollens lui pressa doucement la main, tandis que le marquis disait avec émotion :

— Moi aussi, je l’aimais, mon cher Mariey. Aucun des ouvriers que j’ai fréquentés depuis plusieurs années ne m’inspirait une plus profonde estime et une plus grande affection.