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LES DEUX FRATERNITÉS

— Oui, il était si loyal, si délicat. Enfin, que la volonté de Dieu soit faite ! murmura Micheline en essayant de refouler ses larmes. J’essaye d’être forte et courageuse à cause de mes pauvres petits. Et je venais précisément, à propos d’eux, vous faire part d’une idée qui m’est venue. Vous savez peut-être, monsieur, que le père de Cyprien est mort il y a deux ans ?

— Oui, je me le rappelle. Il était jardinier, je crois ?

— C’est cela, à Meudon. Il vivait là seul, du produit de son travail, dans une petite maison qui lui appartenait, une sorte de petite bicoque très vieille, très incommode, que, lui disparu, Cyprien n’a jamais pu trouver à louer. Puisque l’air de Paris est nuisible aux enfants, j’ai songé à aller m’établir là.

— Mais c’est une très bonne idée, me semble-t-il. N’est-ce pas, René ?

— Très bonne, en effet, pourvu que la maison soit suffisamment logeable.

— Il y a, en tout cas, deux pièces encore en bon état. Je serais ainsi délivrée de la charge du loyer, si lourde pour moi, bien que je l’aie considérablement allégée en quittant notre logement pour la petite chambre près de Mlle Césarine. Là-bas, je pourrai continuer mon travail. Et les enfants seront au bon air, la maison étant entourée de jardins.

— Réellement, je trouve cette idée tout à fait pratique, déclara M. de Mollens. Pour vous-même, ce sera un arrangement parfait, car vous