Page:Delzant - Les Goncourt, 1889.djvu/102

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Et pourtant, elle était bien charmante encore cette petite Jeanne, fille naturelle d’Anne Béqus, dite Quantiny, entrée par effraction dans l’histoire et dont les Goncourt ont pu dire : « Toutes les figurations, tous les portraits, toutes les images que Mme du Barry a laissés d’elle, tous ces miroirs d’immortalité de la beauté mortelle : le marbre, la toile, l’estampe, montrent et réfléchissent à nos yeux les plus charmantes séductions de la forme, les plus délicats attraits, la plus mignonne perfection d’un corps et d’un visage qui semblent réaliser l’idéal de la jolie femme française du XVIIIe siècle. Ses cheveux étaient les plus beaux, les plus longs, les plus soyeux, les plus blonds du monde, et d’un blond cendré, et bouclés comme les cheveux d’un enfant, des cheveux qui gardent au front de la femme comme une adorable survie de la petite fille. Elle avait, contraste charmant, des sourcils bruns et des cils bruns recourbés, frisant presque autour de ses yeux bleus que l’on ne voyait presque jamais entièrement ouverts et d’où coulaient, de côté, des œillades allongées, des regards à demi clos qui étaient le regard de la volupté. Puis, c’était un petit nez finement taillé et l’arc retroussé d’une bouche délicieusement mignarde. C’était une peau, un teint que le siècle comparait à une feuille de rose tombée dans du lait. C’était un cou qui semblait le cou d’une statue antique, allongé par le Parmesan pour se balancer délicatement sur de rondes épaules très abattues. Et encore un bras, un pied, une main… et mille beautés de détail. »[1]

Après la du Barry, il n’y a plus d’histoire. Louis XV tombe dans les aventures plates et vulgaires du Parc-aux-Cerfs. L’âge augmente la honte de ces orgies de

  1. La du Barry, éd. Charpentier, 1880, p. 53.