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Sur la vie tourmentée de la diva, le long procès avec le sieur Croisilles, son mari, aboutissant à un jugement faisant défense audit sieur Croisilles et à la demoiselle Clavel (Saint-Huberty était son nom de théâtre) de « se hanter et se fréquenter à l’avenir » ; sur les succès de Mme Saint-Huberty à l’Opéra, ses exigences, ses frasques, ses amours et son luxe ; sur son second mariage avec le comte d’Antraigues et leur fin tragique à Barnes-Terrace, près de Londres, les deux frères avaient réuni lentement un gros dossier rempli surtout de pièces originales et de papiers de famille.

En 1879, M. Edmond de Goncourt donna à ces documents une forme de biographie et son premier travail parut en feuilleton dans le Globe. Cette publication fut bientôt suivie par un charmant volume tiré à petit nombre. Plus tard l’ouvrage fut repris, développé, complété et, presque absolument modifié, parut à la librairie Charpentier, en 1885.

L’auteur venait de concevoir le projet d’une série d’études sur les actrices du dix-huitième siècle. Sophie Arnould avait paru déjà. Devaient suivre Clairon, la Guimard, Mlle Lecouvreur, Camargo, Mlle Contat, Mme Favart. Ainsi serait composée l’histoire fragmentaire de la tragédie, de la comédie et de l’opéra, chant et danse.


XXVII

La Faustin.

Le 7 avril 1881, le peintre Giuseppe de Nittis réunissait quelques amis intimes, rue Viette, dans le vaste hall que les tapis d’Orient, les foukousas, les kakémonos, les toiles sur les chevalets, les pastels ébauchés