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tail révoltant ou terrible ; mais leur pensée est montée toujours plus haut à chacun de ses heurts contre les bassesses de l’existence. Est-ce réalisme qu’il faut dire ou transfiguration ? Et le lecteur, dans tout ceci, ne serait-il pas une sorte de traducteur direct des œuvres qu’il admire et auxquelles il prête ses facultés plus ou moins sereines et élevées ? »[1]

Cet article n’était pas fait pour déplaire aux modèles qui l’avaient inspiré. M. Edmond de Goncourt écrivit la lettre que voici :

24 octobre 1876.

Comment vous remercier de tout ce que vous dites de bien tourné, de finement pensé, de joliment délicat et de profondément aimable des deux frères ; je ne sais vraiment et je ne puis que vous assurer de la vive reconnaissance qui vient s’ajouter à la vive sympathie que j’éprouve pour votre personne et pour votre talent. Je voudrais, et je ne parle pas pour moi, vous voir, Madame, prendre, dans un journal ressemblant plus à un journal que l’Officiel, prendre la succession de la quinzaine de Sainte-Beuve pour tout ce qui est œuvre d’imagination. Pourquoi l’auteur de Fromont, qui est tout-puissant à l’heure qu’il est, ne proposerait-il pas cela à Villemessant ?…

J’attends avec impatience le ménage, car j’ai vécu, tout l’été, bien isolé de cœur.

Recevez, chère Madame, encore une fois, avec les remerciements d’un cœur touché, l’expression de mes sentiments bien affectueux, — n’en déplaise au mari !

Edmond de Goncourt.

Et, l’année suivante, à un nouvel article que venait de publier Karl Stenn, M. de Goncourt répondait :

29 décembre 1877.
Chère Madame,

Je n’ai eu connaissance qu’hier de votre amical article. Je me hâte d’ajouter un remerciement à tous ceux que je vous dois, en vous complimentant de ce joli style original (ni

  1. Impressions de Nature et d’Art, 1 vol. in-12, Paris, Charpentier, 1879, p. 157.