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120 MANTITHÉE

court de bonnes raisons, dira ce qu’il répète sans cesse, que notre père était irrité contre lui, cédant en cela à mes suggestions, et qu’étant mon aîné, il a plus de droits que moi à porter le nom de l’aïeul paternel(29). A cela, il est bon que vous écoutiez quelques mots de réponse. Je me rappelle très bien cet homme avant qu’il fût entré dans ma famille. Je l’ai rencontré comme on se rencontre ; il était plus jeune que moi, et de beaucoup, à en juger par la vue. Je ne veux pourtant pas me faire de cela un argument. Ce ne serait pas sérieux. Mais je suppose qu’on fasse à Bœotos la question suivante : Lorsque tu jugeais à propos de prendre part aux chœurs dans la tribu Hippothoontide, avant de te prétendre le fils de mon père, quel nom avais-tu le droit de prendre alors ? Celui de Mantithée ? Mais il ne suivrait pas encore de là que tu fusses mon acné. Car si alors tu ne te croyais même pas membre de ma tribu, comment aurais-tu élevé la prétention de me prendre mon aïeul ? Ce n’est pas tout, Athéniens, nul de vous ne sait le nombre de nos années. Je soutiens que j’en ai davantage, Bœotos affirmera que c’est lui. Mais vous comprenez tous le langage du droit. Quel est-il ? C’est que du jour où notre, père a adopté ces hommes pour en faire ses enfants, de ce jour seulement ils peuvent se prévaloir de cette qualité. Or, j’ai été inscrit au dème sous le nom de Mantithée avant que cet homme fût présenté à la phratrie. Ce n’est donc pas seulement la date de ma naissance, c’est une règle de droit qui me donne un titre pour posséder le nom dont il s’agit, comme prérogative d’aînesse. Assez sur ce point. Si maintenant quelqu’un te demandait : « Dis-moi, Bœotos, comment se fait-il que tu sois aujourd’hui de la tribu Acamantide, du dème de Thorikos et fils de Mantias, et que tu aies une part de la succession de Mantias ? » Tu n’aurais qu’une