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lequel les honoraires des avoués et défenseurs officieux devaient être réglés suivant le travail que l’affaire avait exigé d’eux, pro modo laboris. Le tarif de 1807 s’est montré plus généreux !

J’arrive au terme de cette année 1800, dans les limites de laquelle je dois renfermer ce discours ; laissez-moi cependant tourner encore quelques feuillets de vos registres pour vous parler du premier deuil de notre Compagnie.

Pour la première fois, le 15 prairial an XI, la mort frappa l’un de ses membres, et ce fut le Parquet qui lui paya ce premier tribut, dans la personne du citoyen Auger, substitut du Procureur général, dont le convoi parti du Temple de la Loi fut accompagné par le Tribunal en corps et en costume jusqu’au lieu de l’inhumation.

Mais là ne se bornèrent pas les honneurs rendus à sa mémoire : le 19 messidor, le Tribunal fit célébrer à ses frais en l’église Saint-Sauveur une fête funèbre et religieuse à laquelle furent convoquée les Corps judiciaires, administratifs et militaires, ainsi que la famille du substitut défunt. La cérémonie fut solennelle. Le cortège, après s’être réuni au Temple de la Loi, où l’éloge du citoyen Auger fut prononcé par le citoyen Jourdain, juge d’appel, se rendit précédé d’une musique de la garnison et accompagné d’un piquet d’escorte, à l’église Saint-Sauveur, dans laquelle se fit en grande pompe le service religieux en présence des autorités.