Page:Depasse - Challemel-Lacour, 1883.djvu/12

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de sentiments, d’impressions, les plus tournées vers une critique sans rêve et une investigation sans repos. Des jacobins ? des sectaires aux yeux clos ? comme dit M. Taine. Quelle vue fausse de la politique contemporaine et de la démocratie de ce temps ! S’il y a quelque part des sectaires aveugles « qui prétendent imposer leur moule à la nature », c’est bien plutôt parmi ces représentants du passé qui s’obstinent contre la démocratie triomphante, pour qui ce grand jeu des révolutions n’est qu’une charade triviale et sans esprit.

Le petit écolier obscur du lycée Saint-Louis, le brillant élève de l’École normale qui obtint en 1849 le premier rang au concours d’agrégation de philosophie, le professeur des lycées de Pau et de Limoges, l’humble et laborieux universitaire a pris l’une des situations les plus fortes parmi les ministres des affaires étrangères qui dirigent les intérêts européens, non seulement à cause de la grande autorité qui demeure attachée à tout ce qui vient de la France, mais à cause de sa haute valeur personnelle, de l’élévation et de l’étendue de son intelligence, de la fermeté de son langage, de la netteté de ses dépêches, de sa correction impeccable, de