Page:Depasse - Challemel-Lacour, 1883.djvu/13

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la méthode qui brille en toute sa conduite. Ce n’est pas lui qui souffrirait dans les services extérieurs de la France ce décousu sceptique, ce débraillé à la mode que la monarchie y a introduit et entretenu par sa faiblesse. La démocratie se fait une toute autre idée de la distinction, du patriotisme, de l’élégance et de la gloire. Elle a son orgueil, sa fatuité même, mais d’un autre genre, et quand elle veut se revêtir de flegme et d’arrogance à son tour, si cela lui plaît, elle y ajoute une suprême nuance dont les plus fins talons rouges n’approchent guère.

Elle ne s’oublie jamais, par exemple, à railler la France ; elle ne met point sa vanité, comme on a vu les ministres et les diplomates de l’école monarchique, à se montrer sceptique à l’égard de la patrie. L’ambassadeur ou le ministre de la République ne dénonce point le peuple français aux appréhensions et aux inquiétudes du monde, comme aimaient à le faire, il n’y a pas bien longtemps encore, les ministres d’une réaction expirante. Tout patriotisme mis à part et la loyauté des uns et des autres placée en dehors de la contestation, ces allures raffinées, ce goût faux et suspect,