Page:Depasse - Challemel-Lacour, 1883.djvu/14

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n’entrent point dans le bagage des républicains ; cela ne fait point partie de la mode, des mœurs, des traditions de la démocratie. Elle a des succeptibilités patriotiques plus naïves et plus effarouchées, une probité nationale plus sûre et plus dense, une sorte de pudeur pour la patrie qui ne permet pas qu’on y touche et qui prend vite ombrage dès qu’on parle de la France.

La presse monarchique s’est plu à dire que M. Challemel-Lacour n’avait pas réussi à Londres, que l’altière et froide société britannique avait été toute glacée au contact de cette raideur abrupte et sauvage. C’est assez difficile à croire ; ce serait, en tout cas, la rivalité, la jalousie des glaçons qui se heurtent aux pôles ou des rocs qui se froissent dans la montagne. Mais ceux qui connaissent M. Challemel-Lacour savent qu’on trouve chez lui, au milieu des frimas et derrière les tapisseries de givre artistement déployées, des coins pleins de tiédeur, caressés d’un rayon de soleil. Nous ne disons pas que l’aspect rocailleux soit le simple effet d’un art profond et soutenu, que les apparences pittoresques d’une nature boréale et les glaces éternelles d’un paysage polaire soient un décor savamment arrangé pour les curieux du par-