Page:Depasse - Challemel-Lacour, 1883.djvu/16

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il s’agissait de jouer contre les puissances de ce monde la plus serrée et la plus scabreuse des parties ; quand nous nous rappelons les ressources inépuisables d’Adolphe Thiers, son pétillement sans trêve, toujours plein de feu et de clartés, avec cela sa tête de fer, ses mines de ruses et de calculs, plus riches que ses mines d’Anzin, sa vigilance de ses intérêts particuliers et sa science de la richesse positive jointe à un amour ardent de la puissance de la France, sa force infatigable, quoique bornée, et merveilleuse dans un cercle d’action plus étroit que celui de Gambetta ; et quand après ces hommes nous en trouvons d’autres moralement et intellectuellement si dissemblables à eux, et encore supérieurs en leur genre et profondément originaux, nous ressentons une confiance illimitée dans l’avenir de la démocratie française. Nous voyons combien elle est féconde en expressions successives et diverses que sa veine n’est pas près de tarir, et que, heureuse ou malheureuse, prudente ou téméraire, elle sait faire sortir de ses flancs des hommes nouveaux qui tiennent tête aux hommes d’État de la vieille Europe et paraissent nés exprès pour débattre de pair à pair avec eux les intérêts du monde.