Page:Depasse - Challemel-Lacour, 1883.djvu/28

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seille à l’Assemblée nationale par près de 50,000 suffrages.

Les partisans les plus éclairés de la majorité monarchique de l’Assemblée nationale conviennent qu’elle a perdu sa cause, qu’elle s’est rendue odieuse à la France, surtout par son attitude dans les questions de patriotisme, par sa passion de dénigrement et d’outrage à l’égard du gouvernement de la Défense. Jamais on n’a manqué aussi complètement sinon de cœur, au moins de goût ; jamais on n’a blessé plus follement la conscience délicate d’un grand peuple. La commission des marchés avait cru pouvoir flétrir l’administration de M. Challemel-Lacour à Lyon ; elle mit dans son rapport d’autant plus de fiel qu’elle trouva moins de griefs sérieux à y introduire. Le document parut aussi vide dans le fond que maladroitement passionné dans la forme. M. Challemel-Lacour fut admirable d’indignation contenue, de sang-froid, de modestie, puis de dédain pour ses adversaires. Il discuta pied à pied le rapport, prouva qu’il n’y avait rien, excepté un désir insensé d’avilir la République et la Défense nationale. Son triomphe fut complet : il était monté pour la première fois à la tri-