Page:Depasse - Challemel-Lacour, 1883.djvu/29

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bune du parlement ; quand il en descendit, il fit dire de lui unanimement qu’il était l’orateur le plus accompli du parti républicain. On ne laissait à Gambetta la première place que pour son inspiration triomphante et l’élan même du génie.

M. Challemel-Lacour est mordant, caustique, ironique, d’une brièveté magistrale et d’une sobriété hautaine, qui n’emploie que le moins de mots pour exprimer la pensée ; il ne compte que sur sa force, sur la supériorité de sa dialectique et la perfection de sa parole, et il le fait voir, non sans quelque dédain des autres. Aussi, est-il attaqué, est-il mis en demeure de réfuter une argumentation spécieuse, de repousser une insinuation malséante, voilà son vrai triomphe ! M. Challemel-Lacour est terrible dans la riposte. Je plaindrais le malheureux qui l’attaquerait publiquement avec raison ; mais s’il l’attaque à tort, son exécution sera exemplaire. Il aura non seulement la douleur, mais la mortification suprême d’être percé, dans toutes les règles de la grammaire et du bon goût, de deux ou trois coups mortels, qui sont des chefs-d’œuvre de tactique.

La commission des marchés, la majorité